19 janv. 2017

Partage de midi




Ah ! je sais maintenant Ce que c'est que l'amour ! et je sais ce que Vous avez enduré sur votre croix, dans ton cœur, si vous avez aimé chacun de nous Terriblement comme j'ai aimé cette femme, et le râle, et l'asphyxie, et l'étau ! Mais je l'aimais, ô mon Dieu, et elle m'a fait cela ! Je l'aimais, et je n'ai point peur de vous, et au-dessus de l'amour il n'y a rien, et pas Vous-même ! et Vous avez vu de quelle soif, ô Dieu, et grincement des dents, Et sécheresse, et horreur, et extraction, Je m'étais saisi d'elle et elle m'a fait cela !



Lu dans le cadre de mes cours, je dois dire que j’étais enchantée de découvrir enfin la pièce dont on me rabâche le titre et le résumé depuis la première année de fac. Et, en fait, je regrette de l’avoir choisi au programme (oui, viens un stade à l’université où on choisit nous-mêmes nos cours, les profs et les œuvres étudiées).

Le décor avait pourtant tout pour plaire. A l’heure de l’ouverture des pays asiatiques, les personnages se rendent dans l’un d’entre eux (je n’ai pas repéré lequel…) afin de s’enrichir et pouvoir ainsi se considérer comme un nouveau bourgeois. C’est le cas du couple de de Ciz et d’Ysé, le premier étant prêt à tout pour s’enrichir, même à abandonner femme et enfants sur le premier rivage venu. C’est de là que débute notre intrigue, quand le cœur (et sûrement pas la raison) d’Ysé, balance entre l’autochtone de base, Mesa, ou un plus noble cœur comme Almaric. Changeant d’amants comme de chemises, abandonnant voire tuant un nouveau-né pour tomber dans les bras d’un autre, cette pièce sera le point de non-retour d’une raison depuis longtemps disparue.
Ce fut détestable. Non seulement l’intrigue reste chiante à mourir, portée sur les amours et les abois d’Ysé, de plus elle met en scène la niaiserie des caractères masculins, épanchés d’amour. Pour moi, Ysé ne méritait rien d’autre qu’une grosse gifle (pour ne pas dire fessée), et rien de plus.
La fin, incompréhensible, fut la cerise sur le gâteau. Petit poids qui fit écrouler la crème, j’ai refermé le livre aussi sec pour passer à autre chose (c’était en pleine nuit et je ne voulais pas m’endormir sur un énervant échec).

De Ciz représente le caractère le plus réaliste, peut-être. Avide de richesses et de pouvoirs, il n’hésitera pas à tremper dans quelques magouilles au loin, abandonnant toute responsabilité morale, pour s’enrichir sur le dos des autochtones. Si son entreprise aboutit ou non, nous n’en saurions rien puisque ce n’est pas le sujet du récit.
Ysé est selon moi une femme de petite vertu, pour ne pas le dire autrement (dans des termes sobres toujours !). Amoureuse de De Ciz, du moins laisse-t-elle penser cela, elle n’hésitera pas à se laisser aller dans les bras de Mesa jusqu’à tomber enceinte et achever dans ceux d’Almaric. On pourra dire qu’elle aura fait le tour de tous les personnages présents ! Soupirante et avide qu’on l’aime, la femme ne pense qu’à elle, oubliant ses enfants, oubliant la souffrance que peuvent ressentir les hommes rejetés. Car non, ce ne sont pas des jouets mais bien des êtres pensants. E l’ai dit crié haut et fort plus haut, toutefois j’ai envie de me répéter pour évacuer le surplus d’agacement : elle méritait une gifle !
Quant à Mesa et Almaric, les soupirants… eh bien, c’est tout ce qu’ils furent. Des soupirants.

Le style est plat, les didascalies sont des pâtés explicatifs dont j’ai eu du mal à comprendre la teneur et leur place dans l’intrigue. Mais comme la pièce dans son ensemble me montait au nez, j’avoue ne pas avoir cherché (cette UE annonce un semestre difficile…).

Ceci dit, la notion de partage que l’on retrouve dans le titre fut une bonne idée. Ca laisse la surprise totale de l’intrigue car on ne s’attend pas forcément voire pas du tout à cela, et en même temps le « midi » réchauffe l’ambiance et laisse entendre une histoire sulfureuse. Que le midi représente une femme, ça m’a d’abord laissé sceptique, complètement sur le carreau. Puis je me suis rappelée que midi représente le milieu de la journée et qu’au milieu de la femme on retrouve approximativement les parties génitales. Donc après réflexion, si la pièce m’a agacé au plus haut degré, j’ai trouvé que le titre était très travaillé et très bien choisi.
Ca fait quand même maigre pour une lecture de cent pages...



Une pièce qui m’aura déplu du début à la fin. Je n’ai pas été transportée par l’histoire centrée sur les amourettes d’une femme volage. Et les soupirants m’ont énormément fait pitié… Au final, ce sera la teneur et l’interprétation que j’ai tiré du titre qui m’aura donné le plus de plaisir dans cette pièce. C’est bien maigre…



04/20


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