9 janv. 2016

Kraa, tome 3 - La Colère Blanche de l'Orage

Synopsis :


            C’est une vallée très reculée, quelque part au fin fond d’un pays froid qui pourrait être l’Alaska ou la Sibérie. Presque personne n’y vit, hormis la faune sauvage et un peuple autochtone discret. Hélas, le sous-sol regorge de matières premières et bientôt les affairistes déferlent, pressés d’y construire une ville, des mines, un barrage…
Les premières exactions surviennent ; personne ne doit faire obstacle au « progrès ». 
Il y a pourtant un témoin silencieux à cet immense désordre : Kraa, un jeune aigle très puissant qui a appris la survie, maître secret de la vallée. Avec Yuma, un adolescent indien avec lequel il a développé un lien d’essence chamanique, Kraa, dont la voix off sert de fil rouge au récit, entre en résistance…

Mon avis :

             Un peu plus emballée par le second tome, je me suis empressée de lire ce troisième tome afin de clore cette saga et connaître le fin mot de l’histoire.

            Contrairement aux deux précédents tomes qui s’observaient dans la même lignée, le début de ce dernier opus peut interloquer par son effet décalé. En effet, l’auteur nous plonge dans les années soixante, bien loin des du début du XXe siècle auquel nous étions habitués jusqu’ici. Si cela a pu me gêner au début, les effets que ce choix de narration ont engendré m’ont vraiment plu, si bien que cela rattrape totalement cette surprise.
            Par la suite, nous retrouvons Yuma et Emily, réunis dans la nature sous le regard malveillant de Kraa, mécontent de cette alliance des deux sexes. Cependant, Emily reste lucide quant aux intentions de son partenaire. S’il l’honore, les sentiments sont absents de cette relation et le silence du garçon l’inquiète beaucoup. Qu’est-ce que cela présage-t-il ?
            A côté de cela, nous retrouvons toujours la sauvagerie et la cruauté coutumière, doublées d’un réalisme sans borne face aux diverses situations rencontrées à cette époque. C’est un réel plaisir de se plonger dans l’univers des western à travers une bande dessinée, et cela procure l’envie d’agrandir son horizon sur ce genre (très méconnu de ma culture personnelle).
           
            Les personnages n’évoluent pas. On retrouve une Emily douce, un peu casse-cou, un Yuma introverti et libre de toute moralité ou encore un Kraa égoïste et bestial. Il en va de même pour leurs ennemis, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et cherche à tout prix une solution pour parvenir à des fins mauvaises.

            Il n’est plus nécessaire de s’arrêter sur les dessins en eux-mêmes, vous aurez compris qu’ils ne peuvent pas changer (et vaut mieux ainsi), pour une plus grande cohérence entre les tomes. De la sauvagerie et une parfaite cruauté, parfois sanglants, les planches sont destinés à nous frapper par leur réalisme et leur horreur.


            En conclusion, j’aurai eu raison de laisser sa chance à cette saga. Bien que l’univers soit sombre, les thèmes évoqués sont d’actualité et les personnages dégagent une aura le plus souvent malfaisante mais non pas moins attachante pour certains. Si le style de dessins ne me convient pas, j’apprécie tout de même sa cohérence avec l’ensemble de l’œuvre. Une bonne saga.


13/20


Les autres titres de la saga :
3. La Colère blanche de l'orage
- saga terminée -


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