14 oct. 2015

Les Enfants de Peakwood

Synopsis :

            Quels sont ces étranges maux qui affligent les habitants de Peakwood, petite ville du Montana, USA ? D'où viennent les blessures qui apparaissent sur le corps de certains de ses habitants ? Pourquoi d’autres commencent-ils à agir étrangement ? Seuls Chayton, le médecin de la ville, et son père, vieux chaman au savoir ancestral, savent reconnaître les signes. Le bouleversement qui approche. Quelque chose en lien avec un accident qui n’aurait jamais dû avoir lieu, dix ans plus tôt. Un secret dont ils ont juré de ne jamais reparler… Félicitations, la mort vous offre une seconde chance…


Mon avis :

            Je tiens tout d’abord à remercier la Team Livraddict pour m’avoir sélectionnée pour ce partenariat mais aussi les éditions Scrinéo, pour qui j’éprouve toujours autant de plaisir à découvrir leurs œuvres éditées.
            Il en alla de même pour Les Enfants de Peakwood, bien que j’ai eu plus de mal à m’immiscer dans l’intrigue si l’on compare avec Le Premier de Nadia Coste ou encore Le Roi des Fauves d’Aurélie Wellenstein.

            Le prologue gagne toute son importance dans le récit. Outre le fait qu’il permet de nous présenter certains personnages clés de cette intrigue, elle suscite également l’intérêt du lecteur en installant un voile de mystères autour de l’opération précaire qui va clore le chapitre.
            Ce voile de mystères va se lever au fur et à mesure que nous approchons de la fin, au même titre que la tension va monter crescendo jusqu’à l’épilogue. Savoureux mélange entre fantastique glauque (magie chamanique et apparition des blessures) et le thriller (qui est la source de tous ces problèmes ?), Rod Marty s’arrange pour distiller du plaisir à son lecteur, qu’il soit jeune ou plus mature.
            Le réalisme est également un point majeur dans ce récit. En effet, toutes les réactions des personnages, que ce soit la méchanceté de certains ou l’abandon de d’autres, conduisent à le rendre plus vivant, plus à notre image.
            Les derniers rebondissements de la fin sont tout aussi cruels que le prologue, comme si la souffrance revenait comme une boucle. Une boucle que l’auteur rappelle dans l’épilogue, où il nous fait bien comprendre que la vie est un éternel recommencement et qu’il ne vaut mieux pas attendre pour la vivre pleinement.

            Il serait bien trop long d’évoquer les personnages un par un. Je voudrais pourtant m’arrêter sur la personnalité de Tom Green, adolescent précoce (deux années d’avance) et marginal, il ne trouve pas sa place dans sa classe, tout conduit à éprouver de la pitié et de la compassion envers lui. Le mauvais sort qui s’acharne contre lui tout au long de l’intrigue, depuis le début de sa vie, et la force d’esprit dont il fait preuve pour lutter contre cela tendent à le rendre vraiment attachant. Pour le soutenir se tient à ses côtés Nora, une pompom girl dyslexique qui a su voir en Tom bien plus que la timidité ne le laissait entendre.
Mais dans ce lot nous pourrions aussi évoquer Helen Green, la mère alcoolique de Tom, ou Kevin Bennett, violent capitaine de l’équipe de football du lycée. Tous ces personnages, ces habitants, forment une petite communauté à eux seuls, où la plupart des métiers d’importance dans une ville sont représentés. De plus, cette multitude de personnages que nous offre Rod Marty permet également de complexifier la trame, de retarder le dénouement dans lequel nous apprendrons l’identité de la source. Eh bien sûr, cela accentue le plaisir du lecteur !

Le style est simple, ni trop fluide ni trop lourd, parfait pour que chaque type de lecteurs puisse s’adapter à merveille. Certains termes sont crus, adaptés aux âges et par conséquent au vocabulaire des personnages, accentuant le réalisme de l’ensemble.
J’ai également apprécié les changements de point de vue. Si ce dernier reste externe, chaque partie reprend la vie d’un personnage différent, formant une sorte de chaîne entre chacun d’eux qui évolue au cours des événements fantastiques. Cela permet également de s’attacher plus particulièrement à quelques uns d’entre eux, ou au contraire de ressentir de l’antipathie selon les profils développés.
J’ai trouvé la mise en forme du récit assez difficile à appréhender à cause des chapitres très étalés. En effet pour un récit d’un peu moins de quatre cents pages, le livre compte environ six chapitres de longueurs variées. Habituellement j’aime m’arrêter à des chapitres, ca m’évite de perdre le fil de ma lecture en plein moment important ou intense, or ici il était vraiment difficile d’aller jusqu’à la fin du chapitre sans se lasser. J’apporte peu de crédits à cela en temps normal, mais étant donné que c’est un petit point négatif, je le rapporte ici (cela ne modifie en rien le plaisir lié à l’intrigue).

D’un point de vue plus personnel, il faut bien avouer que j’ai grimacé à plusieurs reprises. Je n’ai pas perdu à l’esprit que ce roman n’était pas uniquement dédié à un lectorat jeune, mais certaines scènes sont tout simplement glauques, entre la description de cadavres ou encore quelques tentatives de violence. Enfin, au moins il reste dans le thème du mois, avec Halloween qui approche !
Quant à l’aspect thriller, je fus grandement surprise d’apprendre l’identité de la source de tous ces problèmes. Habituellement je devine facilement qui a fait quoi, mais je n’avais rien vu venir ici, redoublant mon plaisir, raison pour laquelle j’appuie sur le fait que les adultes peuvent autant trouver leur bonheur qu’un adolescent dans cette intrigue.

            Cette œuvre est également l’occasion d’aborder des sujets plus larges, comme la maltraitance de certains élèves par d’autres camarades, le problème de l’alcoolémie du à des événements lourds ou encore les handicapes physiques ou mentaux. Ces différentes thématiques contribuent à élever l’intrigue à un niveau de maturité qui plaira aux plus grands et fera prendre conscience de certaines choses aux plus jeunes.


            En conclusion, je fus surprise du début jusqu’à la fin, que ce soit par le style dur voire glauque, par la multiplicité et la diversité des personnages ou encore par les thèmes plus graves immiscés entre les lignes. Le fantastique se mêle au thriller sans problème, ou bien l’inverse ; aucun des deux genres ne gêne ou ne prend le pas sur l’autre. Le seul bémol concerne la longueur des chapitres, qui peut se faire un frein pour s'accrocher à l'intrigue. Pour ma part, et comme toujours, c’est une belle découverte !



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