1 sept. 2015

Persuasion

Synopsis :

            Sous le vernis d'un genre, chacune des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules, et finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir l'air d'y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent, elles aiment les potins mais détestent bavardages, grossièreté et vulgarité. La pudeur, le tact, la discrétion, l'humour sont les seules convenances qu'elles reconnaissent... Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, c'est fortes d'une telle indépendance qu'il faut souhaiter au mari d'être à la hauteur ! A lire yeux baissés et genoux serrés pour goûter en secret le délicieux plaisir de la transgression des interdits.

Mon avis :

            Agréablement surprise de ma première découverte de cette auteure avec Orgueil et Préjugés, j’ai de nouveau croisé la route de cette plume grâce à un challenge proposant une liste de livres grâce auquel je ne me suis pas faite prier pour entamer ce second roman.

            Pour ma plus grande frustration, nous retrouvons un schéma narratif en partie similaire à Orgueil et Préjugés. En effet, Jane Austen nous présente sur les premiers chapitres les personnages clés de l’intrigue, autrement dit la famille Elliot, avec le père baron et ses trois filles Elizabeth, Marie et Anna. Plongé dans une situation pécuniaire précaire, Sir Elliot et sa fille Elizabeth se voient contraints de louer la demeure qui fait leur fierté et de vivre dans un logement plus modeste. De fils en aiguilles, l’attention va se porter sur Anna, jeune fille à la vingtaine passée et à la recherche d’un mari. L’intrigue va ainsi nous relater le parcours de cette jeune fille pleine d’entrain, ses différentes visites auprès des intimes de la famille et les rencontres progressives des prétendants.
            Si le début est toujours un peu long à démarrer, avec le manque d’échanges entre les personnages et cette fameuse présentation de ces derniers et de la situation sociale de chacun, le lecteur est tout de même rapidement emporté dans les intrigues sociales et maritales de cette société ô combien différente de la nôtre actuelle.
            On devine également la fin assez vite mais elle est tout de même amenée d’une manière à ce qu’elle soit appréciée. L’auteure l’a en effet soigné, et j’ai préféré celle-ci à celle de ma première œuvre découverte.

            Concernant les personnages, j’ai très peu de choses à ajouter. Je trouve qu’ils sont à la fois travaillés et banaux. Tombés dans la naïveté, ils ne voient plus que par le mariage des unes et des autres et on en oublie l’aspect humain de la chose. Certes à l’époque les mariages étaient organisés par convenance, mais j’ai eu l’impression ici que cela faisait trop marquer. Après, cela ne gâche pas le plaisir éprouvé lors de la lecture parce que c’est noyé dans la narration donc on ne se rend pas vraiment compte de ce petit défaut.

            En ce qui concerne le style d’écriture, contre toute attente j’ai aimé retrouvé cette plume caractéristique du classicisme britannique. Beaucoup de narrations, peu de dialogues mais le tout est porté de manière à ce que les lecteurs de n’importe quel âge accrochent au récit.
            Après, je pense qu’il ne faut pas commencer par Persuasion pour adhérer au style de Jane Austen, le meilleur entre les deux étant, selon moi, Orgueil et Préjugés. Mais peut-être que mon opinion évoluera si j’en découvre d’autres.


            En conclusion, une intrigue entraînante portée par une plume légère, si on en oublie les personnages un peu naïfs et parfois inamicaux. Ce n’est pas le meilleur roman de Jane Austen entre les deux que j’ai lu, mais il reste suffisamment intéressant pour que je ne l’oublie pas de sitôt.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire