22 janv. 2015

La Tempête



Synopsis :

CALIBAN

Sois sans crainte! L'île est pleine de bruits, De sons et d'airs mélodieux, qui enchantent Et ne font pas de mal. C'est quelquefois Comme mille instruments qui retentissent Ou simplement bourdonnent à mes oreilles, Et d'autres fois ce sont des voix qui, fussé-je alors A m'éveiller après un long sommeil, M'endorment à nouveau; - et dans mon rêve je crois que le ciel s'ouvre; que ses richesses Vont se répandre sur moi... A mon réveil, J'ai bien souvent pleuré, voulant rêver encore. (Acte III, scène 2)



Mon avis :

            Lu dans le cadre de mes cours en Lettres modernes (et plus précisément pour de la Littérature comparée sur le thème du baroque), je redoutais quelque peu cette lecture, certes brève (la plus courte de Shakespeare, paraîtrait-il), d’une œuvre très peu renommée, du moins comparé à d’autres, de cet auteur.
            Je fus donc très agréablement surprise !

            Le style d’écriture est léger, direct. L’auteur ne perd pas de temps en didascalies superflues et se contente de dialogues vifs, quelques répliques parfois également pour donner du rythme à son intrigue. Pour cette raison mais aussi pour le peu de longueur, La Tempête est une pièce de théâtre qui se lit très rapidement.

            De plus, William Shakespeare insère dans sa pièce de la magie, certes peu présente mais bien là quand même. N’ayant pas l’habitude de voir ce genre d’apparition parmi les œuvres des grands classiques, c’est un réel plaisir de voir que certains gardaient l’esprit ouvert à ce genre de thème (bien sûr, il faut aimer ce qui touche à la magie et au surnaturel pour en apprécier la présence).
           
            L’auteur mêle également avec brio le genre classique et celui du baroque, ce qui permet de contenter un vaste public. En effet, on retrouve le classicisme dans les références à l’Antiquité, plus précisément dans sa mythologie, avec des comparaisons à Didon, par exemple, ou même l’apparition de plusieurs dieux, entre autres Isis et Cérès. En cela, Shakespeare se veut le successeur des classiques. Mais il distille également du baroque, déjà en rapport avec la magie dont j’ai parlé plus haut mais aussi au travers de l’irrespect des conventions, etc. Des petits détails qui mènent soit vers un genre, soit vers l’autre, donc. Mais ces divergences m’ont vraiment plu, car cela montre que ce soit l’un ou l’autre, une œuvre superbe peut en émerger.

            L’histoire en elle-même est intéressante, même si la romance en toile de fond me fatigue légèrement. Bien sûr, sans elle, il n’y aurait pas de fin donc on ne peut que l’apprécier, mais je regrette que ce soit toujours les mêmes schémas narratifs.
            Les personnages sont très peu travaillés, possèdent peu d’ampleur, mais c’est suffisant pour la compréhension du texte et une possible représentation sur les planches.

            Enfin, le bon côté des choses, c’est que je ne me suis pas ennuyée.


            En conclusion, une belle découverte de cette œuvre méconnue du grand dramaturge anglais. Je suis contente qu’un cours me l’ai fait découvrir, sinon je n’aurai jamais eu la curiosité de me plonger dedans. Mais cela me pousse également à quitter mon monde confiné de la SFFF pour me tourner davantage vers quelques classiques (même si pas beaucoup quand même ! Je suis vite perdue sans l’Imaginaire !).


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