18 janv. 2015

Chroniques d'au-delà du seuil, tome 1 - La quête du prince boiteux





Divisé en quatre Dominions, le continent de Mitellia révère les Dieux de l’Alphée. Mais trois d’entre eux honorent un Dieu Secret et son représentant sur terre, le Pourvoyeur. Khimaï, prince d’Ethernia, est destiné à devenir le futur Pourvoyeur. À vingt ans, sous l’apparence d’un apprenti charbonnier, Khimaï, dont le père a été assassiné, fait halte dans une auberge alors qu’il effectue un périlleux voyage. Au cours d’une rixe, il reconnaît le géant Borhôn, le maître d’armes qui, dans sa jeunesse, l’avait formé au combat et à la survie. Si Khimaï sait deviner l’invisible, lire les empreintes, ressentir le passage d’autres humains, c’est grâce à Borhôn. Qui ne l’a pas oublié et lui renouvelle son allégeance. Ensemble, les voilà partis à la reconquête du trône. Mais il leur faut d’abord échapper aux clans qui les pourchassent et trouver celle qui pourra les aider : Lathân, amie d’enfance de Khimaï, une orpheline élevée au temple et destinée à servir le Dieu Secret... Sauront-ils déjouer les périls qui les attendent ?






         Je tiens tout d’abord à remercier les éditions de L’Archipel et la team de Livraddict pour ce tout premier partenariat, qui m’a bien plu et me motive grandement pour la suite !
       Vous l’aurez donc compris, c’est un grand hasard si ce livre m’est tombé entre les mains. Encore que, découvert sur le site Livraddict, le résumé m’a attirée au point que je veuille participer au partenariat. Une fois le livre reçu, je n’ai pas tardé à me plonger dans ce premier tome, très curieuse de découvrir un auteur encore inconnu à l’époque.

       La plongée dans ce monde totalement inconnu et entièrement inventé fut d’abord laborieuse, je dois l’avouer. Les termes employés ne correspondaient pas à mon niveau de lecture intellectuel, et il a bien fallu sortir un dictionnaire pour le lexique précis, tel que « clydesdale », race de chevaux massifs (n’étant pas une férue des équidés, c’était loin d’être une évidence pour moi !). Le bon côté de la chose, c’est que cela oblige les gens, même les peu curieux, à ouvrir un dictionnaire pour obtenir un lexique plus soutenu. Mais finalement le lecteur s’habitue rapidement à ce style et surmonte rapidement cette difficulté, emporté dans l’élan de la plume.   

       Et quelle plume ! Je fus agréablement surprise par son mélange, à la fois légère et focalisatrice. Il peut se passer des pages sans lire le moindre dialogue, où les descriptions sont donc de mises, mais cela ne gêne en rien la lecture de cette œuvre. Je me suis laissée porter, submerger, par l’abondance des détails, que ce soit à la fois sur le décor, les personnages, leurs sentiments, émotions et pensées intimes. Le tout est ainsi décrit sans en faire trop, mais avec assez de précisions pour créer un monde à part.

       Je viens d’évoquer succinctement le contenu général de ce premier volume, mais je vais à présent parler de la technique en elle-même.
       En effet, l’auteur compose ses chapitres de deux parties. La première est une introduction plus ou moins longue sur un lieu, un dieu, ou autres notions qui vont éclairer l’histoire qui suivra dans le chapitre suivant. Cette introduction permet plus d’érudition et donc plus de profondeur dans la création de ce monde inventé. Il est très instructif et agréable de s’arrêter sur ces détails, qui ne seront pas forcément évoqués dans l’intrigue en elle-même mais qui possèdent leur importance dans le façonnage de l’univers fantaisiste. Cependant, la police de caractères dans laquelle est rédigée ces introductions, malgré qu’elle souhaite reproduire une écriture cursive, donne rapidement mal au crâne et empêche une lecture fluide car les caractères sont très serrés, très fermés, et il faut parfois relire une phrase entièrement pour en comprendre son sens, ce que je trouve dommage. Mais ce n’est qu’une critique sur la forme, qui pour moi n’a que peu d’importance (je pense seulement aux mal voyants qui s’intéresseraient à ce genre de livres).
       L’intrigue en elle-même est fort attirante, quoique surprenante. Le présent se mêle au passé de Khimaï, jeune protagoniste de l’histoire, et il faut dire que j’étais légèrement perdue, au début, entre tous ces sauts dans le passé et les retours dans la réalité. Mais, tout comme le lexique, on finit par comprendre le mécanisme et on s’y habitue très rapidement ! De plus, ces retours dans le passé permettent aussi de comprendre comment Khimaï en est arrivé à cette situation et d’apprendre à la même vitesse que lui la géographie, la mythologie, les us et coutumes et tout autre notion qui permettent là aussi une meilleure érudition et une meilleure profondeur dans l’Histoire. Je n’y vois là aussi qu’un seul bémol : trop de connaissances nous tombent dessus, parfois, et il est difficile de s’y retrouver dans ce flot de savoir (petite anecdote, j’ai mis du temps avant de discerner clairement Ethernia et Kalenia).
       Après réflexion, je pense que ces retours dans le passé permettent surtout d’atténuer la morosité da la quête de Khimaï, accompagné de Borhôn, où, il faut dire, il ne se passerait pas grand-chose. Mais c’est également une preuve de la pleine maîtrise de Paul Carta sur la création de l’univers et l’imagination qu’il y a inséré ! Je trouve particulièrement formidable les noms qu’il a inventé : même s’il arrive de les confondre, ils ont de belles sonorités !
       En dernier mot là-dessus, la mise en forme de l’intrigue et les flots de connaissances laissent une impression de tome introductif. Je pense ainsi que, si le style de l’auteur plaît au lecteur, mais que l’histoire semble inintéressante, il faut aller au-delà des connaissances et lire également le second tome pour savourer le potentiel de Paul Carta.

       En somme, j’ai pris énormément de plaisir à découvrir le monde de ce livre, mais ma dernière recommandation sera de le lire à tête reposée. L’histoire n’est pas si compliqué que cela en a l’air, mais le lecteur la savourera davantage s’il ne se méprend pas sur certains termes ou noms.

En conclusion, un tome introductif fort intéressant du point de vue de l’érudition et de la mise en forme de l’histoire. Le style et le lexique peuvent paraître compliqués au premier abord, mais le lecteur s’y habitue rapidement et n’a plus qu’à se laisser submerger par la magie de cette histoire. Ce n’est pas un coup de cœur mais je suivrai avec attention la suite de cette saga.


16/20



Les autres titres de la saga :
1. La quête du prince boiteux
3. Les rescapés de la cité maudite
- Saga en cours - 

4 commentaires:

  1. Avis très intéressant ! Etant équitante clydesdale ne m'a pas trop posé de problèmes :p j'ai plus eu du mal avec "phlètre" par exemple. Mais c'est vrai que une fois qu'on est dedans, ça va, le vocabulaire est plutôt intéressant à découvrir. =)
    En tout cas, j'attends aussi la suite avec impatience !

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  2. Je suis bien contente d'apprendre que je ne suis pas la seule à avoir aimé :)

    C'est vrai que le vocabulaire était ardu (sur les armes, c'est pas mal non plus) mais on finit par faire abstraction et se laisser envoûter par la magie du style.

    Je le dis encore, mais c'est vraiment une bonne lecture !

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  3. Je suis d'accord avec toi la suite devrait être bien mieux :)

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  4. Yep, il faut juste "s'accrocher" à celui-ci" :)

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